Je viens de clôturer trois jours intenses de formation sur la gestion du stress au travail ("Faire face à la pression ou comment développer son efficience professionnelle"), trois jours durant lesquels mes stagiaires et moi avons travaillé, en particulier en fin de stage, sur les différentes pistes et stratégies qu'ils pourront mettre en oeuvre, concrètement, dans leur quotidien professionnel.
Ce sont ces quelques propositions (je dis bien "quelques" car elles sont nombreuses) que j'ai envie de partager avec vous aujourd'hui, et qui seront, je l'espère, autant d'invitations à aller plus loin...
Je reviendrai plus longuement, évidemment, sur chacun de ces points dans les prochaines semaines car chacune de ces pistes mérite d'être développée, creusée, intégrée, expérimentée ;-)
Toutes ne vous conviendront pas mais je suis prête à parier que certaines d'entre elles auront une résonance toute particulière pour vous et sauront vous "parler"...
Parce que vous êtes unique et qu'il n'existe pas une seule bonne manière de gérer son stress...
Pas de recette miracle non plus, donc, en la matière, car comme pour beaucoup de thématiques que j'aborde ici ou ailleurs, mettre une place une bonne stratégie "anti-stress", c'est-à-dire une stratégie efficace pour soi, nécessite d'y consacrer du temps, de la réflexion, de l'introspection, de la maturation, de la patience, et implique aussi d'apprendre à bien se connaître.
Mais je peux vous assurer que le jeu en vaut la chandelle !
1) Je prends le temps de comprendre les mécanismes du stress et j'intègre le fait que le stress est avant tout une question de perception, d'interprétation (le stress est l'état dans lequel nous nous sentons quand il y a un décalage entre la perception d'une sollicitation d'une part, et la perception de notre capacité à y faire face).
2) Je prends le temps, si je veux travailler à améliorer ma gestion du stress, d'identifier précisément mes stresseurs (situations, événements que je considère comme stressants, ce qui va déclencher chez moi une réaction de stress), et mes réponses au stress (la façon dont je réponds à ces stresseurs, mes manifestations physiques, psychiques ou émotionnelles au stress). Un travail qui me permettra de cibler finement mes propres stratégies anti-stress.
3) Je limite les comportements multitâches et me concentre dès que j'en ai l'occasion sur une seule tâche à la fois. J'y gagne immédiatement, comme par magie, en sérénité.
4) Je me fixe chaque jour des priorités claires pour libérer mon esprit et reprendre la main sur ma charge de travail (tout en veillant à prévoir suffisamment de temps pour les imprévus !).
5) Je m'autorise à éteindre ma messagerie électronique et à transférer ma ligne sur un(e) collègue (à charge de revanche !) quand je dois me concentrer sur un travail qui demande attention et réflexion. J'y gagne en efficacité... mais aussi en énergie !
6) Je m'affirme davantage en osant dire les choses, même désagréables, simplement, avec mes mots, sur un ton calme et posé.
7) Je fais une croix sur le fameux "devoir de disponibilité" et je m'autorise à fermer ma porte plus souvent, quand j'ai la possibilité de le faire, pour travailler au calme.
8) Je prends conscience (et me libère) de mes drivers ou messages contraignants qui filtrent ma vision du monde ("Sois fort !", "Fais plaisir !", "Dépêche-toi !", "Sois parfait !", "Fais des efforts !")
9) Je m'autorise à demander de l'aide aux autres, à ne pas savoir, à faire des erreurs, sans culpabiliser.
10) Je ne vise plus la surqualité et abaisse mon niveau d'exigence à 70 ou 80 %.
11) Je prends du recul sur les événements et développe autant que possible ma capacité à lâcher prise (en particulier sur les situations, événements, personnes sur lesquels je n'ai pas de contrôle). C'est parfois la seule manière de se préserver et de ne pas se rendre malade soi-même. Une bonne façon aussi d'y arriver est de se recentrer sur ce qui compte vraiment pour soi.
12) Je mets de la distance entre un événement que je considère comme stressant et moi, et surtout, j'en relativise la portée : "Est-ce finalement si grave ? Quelle sera la portée de ce micro-événement dans un an, dans 5 ans, dans 10 ans ?"
13) Je pratique la pleine conscience au travail en me recentrant autant que possible sur l'instant présent et en acceptant ce qui est.
14) Je développe ma capacité d'empathie et comprends que l'autre a le droit d'avoir une vision du monde différente de la mienne.
15) J'évite les réactions à chaud et j'apprends à voir ce qui se cache derrière les apparences. Je me dis par exemple que derrière la colère ou le mot de l'autre, se cache avant tout une personne blessée, une souffrance, un problème personnel dont je n'avais pas connaissance, etc.
16) Je mets une barrière entre les personnalités toxiques et moi pour me préserver et je ne rentre pas dans leur jeu.
17) J'extériorise autant que possible mes émotions pour ne pas somatiser.
18) Je mets sur papier ce qui me stresse, au moment où ça me stresse (je peux même tenir un journal de bord de mon stress).
19) J'évacue mon stress en partant marcher 5 minutes.
20) Je réapprends à respirer, technique anti-stress par excellence, car je comprends, j'intègre et j'expérimente que plus je respire lentement, plus je me calme.
21) Je deviens plus attentif(ve) à mes postures au travail et prends simplement conscience de mes tensions corporelles (dorsales, lombaires, cou, épaules, mâchoires, etc.).
22) Je détends mes tensions corporelles par de simples exercices de tension / détente (en haussant très fort les épaules par exemple et en les relâchant, ou encore en m'étirant comme un chat dès que je le peux).
23) Je m'octroie régulièrement des moments de pause, seule ou avec mes collègues, selon mon ressenti du moment. Parfois, des micro-pauses d'une à deux minutes peuvent suffire.
24) Je m'octroie un sas de décompression entre le domicile et le travail, ou entre le travail et le domicile.
25) Je ne laisse pas le stress chronique s'installer et j'apprends à repérer les premiers signes d'un épuisement.
26) J'apprends à connaître mes propres limites, je n'accepte plus d'être en surrégime et je me mets davantage à l'écoute de mon corps.
27) Je délimite mon implication dans la sphère travail et l'équilibre avec suffisamment d'activités extraprofessionnelles (j'ai aussi une vie ailleurs dans laquelle je m'épanouis et je ne surinvestis plus mon travail !).
28) Je limite les heures supplémentaires et j'accepte le fait que je ne peux pas tout porter ni tout absorber.
29) Je m'interroge sur la place que j'accorde à mon travail dans ma vie et réévalue si besoin mes attentes professionnelles.
30) Je prends le temps de définir ma propre conception de l'équilibre.
31) Je comprends une fois pour toutes qu'il est important que je me préserve et que c'est mon devoir avant tout.
32) Je fais mienne cette phrase :
"Aucun travail, aussi formidable, enthousiasmant, génial soit-il,
ne mérite qu'on y laisse sa santé, physique, psychique ou émotionnelle.
Aucun !"