Parce qu’elle est la réponse la plus évidente à l’agitation du monde, la méditation dans sa forme laïque connait ces dernières années un essor qui ne faiblit pas.
Elle séduit autant le dirigeant d’entreprise (qu'il soit homme ou femme) qui a besoin de s’extraire de la pression à laquelle il est quotidiennement soumis que le parent surmené en quête de sérénité, et ses bienfaits désormais scientifiquement reconnus lui permettent de se tracer un chemin, bien qu’encore timide, dans le monde du travail et les écoles.
La pleine conscience consiste simplement à porter délibérément son attention (sa conscience, donc) sur l’instant présent, ou sur un objet en particulier : il peut s’agir de notre souffle, d’une partie de notre corps, des sons qui nous entourent, d’un point situé devant nous.
On peut la pratiquer de différentes manières : la plus courante et la plus connue est la position du lotus, assis en tailleur mais les occidentaux, moins habitués à cette position, peuvent également s’asseoir sur une chaise, les mains posés sur les cuisses.
On parle alors de "pratique formelle" : s’asseoir chaque jour, si possible à la même heure, pour un temps défini à l’avance, 20 minutes, 45 minutes, selon sa disponibilité.
Un temps durant lequel on ne fait rien d’autre que de ramener sa conscience sur l’objet de son attention.
L’exercice, bien qu’à portée de tous, est pourtant plus difficile qu’il n’y parait car les distractions, qu’elles soient extérieures à nous (bruits divers, interruption inattendue…) ou qu’elles proviennent de nos pensées (liées le plus souvent au passé ou au futur), de nos sensations (position inconfortable, envie de se gratter, picotement…) ou des émotions qui nous traversent, feront leur possible pour détourner notre attention.
La pratique de la méditation demande en effet de la régularité, de la constance et de la détermination pour en ressentir les bienfaits sur son bien-être, son efficacité et sa santé. C’est la raison pour laquelle de nombreux néo-méditants finissent par abandonner la pratique au bout de quelques temps.
Le manque de temps est très régulièrement invoqué enfin pour justifier une absence ou un abandon de pratique. Je reconnais qu’il peut être difficile de bloquer chaque jour 45 minutes dans son agenda pour méditer !
Crédit photo : Barbara Rolland
En revanche, il devient facile d’intégrer durablement la méditation dans sa vie quand on s’autorise à la pratiquer sur des temps plus courts : s’asseoir pendant 5 minutes, au réveil ou avant de se coucher, ou encore une petite minute juste avant d’entrer en réunion ou de se rendre à un rendez-vous, en voiture ou dans la salle d’attente. 60 secondes durant lesquels vous choisissez sciemment d’arrêter le temps et de porter votre conscience sur votre ressenti ou sur le rythme de votre respiration…
Car s’asseoir pendant une minute, c’est déjà pratiquer la méditation.
Car s’asseoir pendant une minute, c’est déjà pratiquer la méditation.
En la pratiquant souvent, dès que vous en avez l’occasion ou que vous en ressentez le besoin, et surtout sans culpabiliser de ne pas pouvoir y consacrer plus de temps, vous ne tarderez pas à éprouver vous aussi des bénéfices concrets sur votre quotidien.
Vous vous sentirez moins stressé(e), plus calme, plus centré(e), avec un esprit plus clair, une conscience de soi et des autres aigüe et une plus grande ouverture sur le monde qui vous entoure.
Je me souviens de la difficulté que j'avais rencontrée lorsque je m'étais engagée, il y a 2 ans déjà, à méditer chaque jour 45 minutes pendant 8 semaines, dans le cadre du programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) :)
Un vrai casse-tête défi, que j'avais malgré tout relevé avec une pointe non dissimulée de fierté !
Aujourd'hui, avec un recul de 2 années et une pratique quotidienne certes (bien) plus courte que 45 minutes (j'alterne sans complexe entre pratique formelle et pratique informelle), je peux désormais dire que la méditation, plus que jamais, fait partie de ma vie.
Dans le service où j’exerce, à l’hôpital Sainte-Anne, une fois que nous avons initié nos patients à la méditation, nous souhaitons bien sûr continuer de les aider à maintenir leur démarche.
C’est pourquoi, depuis des années, nous leur proposons de revenir librement, deux fois par mois, participer à des séances de maintien et d’approfondissement de leur pratique de la pleine conscience. Nous méditons ensemble une demi-heure, puis nous discutons de ce qui nous aide au quotidien.
En les écoutant durant ces échanges, nous avons rapidement été frappés par l’importance non seulement des méditations longues, mais aussi des petits moments de pleine conscience, de quelques minutes, ouverts dans le flot des activités de la journée : pour se recentrer, pour affronter une difficulté, pour savourer un bon moment…
Ce livre (et son CD audio) vous invite à vivre 40 parenthèses semblables, 40 moments de quelques minutes durant lesquels se recueillir va nous enrichir, et nous faire aimer la vie.
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