Vous l'ignorez peut-être mais demain vendredi 25 mars, nous fêterons la Journée internationale de la procrastination, une journée où il est permis, voire encourager, de reporter !
L'occasion parfaite pour vous rappeler que la procrastination (à petites doses toutefois) a aussi du bon et qu'il est même question, dans certains cas, de procrastination positive.
Mais de quoi parle-t-on au juste ?
David d’Equainville, qui a écrit le Manifeste pour une journée reconductible, Introduction à la procrastination (Zebook.com, 2011), est à l’initiative de la création en 2010 de cette Journée mondiale de la procrastination.
L’auteur iconoclaste a voulu, en créant cette journée, « mettre son grain de sable dans les ravages éculés » d’une société où tout va de plus en plus vite grâce aux nouvelles technologies, aux smartphones et aux réseaux sociaux : « Tout cela nécessite un filtre, il faut savoir différer ».
John Perry, philosophe et psychologue à Stanford, auteur d’un traité de la procrastination positive, La procrastination : l’art de reporter au lendemain (Autrement, 2012), évoque quant à lui un « don naturel ». Il défend l’hésitation, soit la tendance à remettre au lendemain, comme une marque de sagesse : « ceux qui doutent sont ceux qui vont le plus loin et gardent le plus de motivation. » Un défaut aux yeux de la majorité, un atout pour qui sait en tirer avantage.
Réapprendre à appuyer sur le bouton pause
Dans son livre, John Perry développe son concept très populaire de « procrastination structurée ». Il propose de faire une liste de choses à faire et de mettre en haut de cette liste une ou deux des actions qui nous ennuient le plus. Après ces deux premières tâches impossibles, en viennent d’autres sur lesquelles on se précipite pour éviter les deux premières.
Un peu tordu et tiré par les cheveux mais ça fonctionne !
Nous n’avons pas forcément envie de mettre à jour le rangement ou le ménage mais nous le faisons pour échapper à la première tâche de la liste qui est encore pire !
Selon Michel Desjoyeux, psychothérapeute et auteur de Réveillez vos désirs (Plon, 2014), « la ruse avec sa procrastination naturelle crée le désir et la répulsion des premières obligations motives pour les suivantes. Pour le dire autrement, chacun peut accomplir beaucoup d’activités à la condition de ne pas faire ce qu’il a prévu de faire au moment précis où il le décide. On oppose une envie à une autre et l’on fuit un premier projet en travaillant sur un deuxième ».
Dans certains cas enfin, il est tout simplement préférable de se donner un temps de réflexion avant de passer à l’action car comme nous le savons, la précipitation est mauvaise conseillère. Ce besoin de passer à l’action à tout va sans réfléchir s’appelle précisément la précrastination et n’est pas plus efficace que son opposé.
Derrière ce concept de procrastination positive, qui a le mérite de proposer une perspective déculpabilisante du phénomène, une idée simple : celle du lutter contre l’activisme à tout va et de réapprendre à appuyer sur le bouton pause.
En effet, dans certaines circonstances, notamment quand notre niveau d’énergie est au plus bas, il est nettement plus sage et opportun de reporter notre tâche à un moment où notre niveau d’énergie sera plus élevé. Il est stérile de vouloir s’acharner à s’acquitter d’une tâche quand notre énergie est basse car cette tâche nous prendra plus de temps et nous coûtera bien plus d’énergie.
A ce moment précis, nous ne serons donc pas les plus efficaces pour mener à bien notre mission.
A nous d’apprendre à bien nous connaître et à déceler le moment opportun pour l’action juste…
Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain.
* Extrait de mon dernier livre, J'arrête de procrastiner, 21 jours pour arrêter de tout remettre au lendemain, en libraire depuis le 25 février 2016.
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